Un site fort chatoyant
Bizarre.




Bonjour à tous chers amis, aujourd'hui je vous propose quelques conseils pour changer ses supports moteurs soi-même sur un Renault Master II. Le mien est un phase 1, à priori le processus est le même pour les autres phases.

Mais pourquoi changer les supports moteurs, en fait ? Bonne question. Servant à absorber les vibrations et les mouvements du moteur, ils vieillissent et s'abiment avec le temps, et même sans casser net le confort de conduite se dégrade peu à peu : si vous trouvez que votre moteur est particulièrement bruyant, voir cliquetant, et que vous vibrez en même temps que véhicule quand vous montez dans les tours alors les supports moteurs avants fatiguent peut-être. Si votre levier de vitesse prend du jeu et que les vitesses ont tendance à sauter, alors le support arrière est peut-être impliqué. J'ai en tous cas senti une vraie amélioration, un peu similaire à celle après un changement de pneu : rien de bien franc mais c'est quand même plus confortable. Comptez environ 30€ par support sur internet, le double en boutique, le triple chez Renault.


Cette manipulation n'a rien de très compliquée mais comme pour toute opération touchant au moteur, elle n'est pas à prendre à la légère. L'auteur n'acceptera aucune responsabilité si votre moteur tombe ou pour autre soucis plus ou moins gênant développé en suivant cet article.

Prévoyez un cric et des cales en bois. Si vous utilisez un cliquet et une clé dynamométrique comme il se doit, vous aurez aussi besoin - en plus de vos douilles habituelles - de deux douilles longues : une de 16 et une de 21 (vérifiez avant sur votre véhicule que ce sont bien les même que celles-là). Utilisez dans tous les cas de l'outillage bien adapté, certaines vis sont serrées plutôt fort et une mauvaise clé aura vite fait de niquer leur tête.



Les trois pièces en question. Il semblerait que leur nom exact soit "tampon de support", mais personne ne les appelle comme ça.


Préparation

Pas la peine de mettre le fourgon sur chandelles, sauf si vous êtes claustrophobes ou un peu rond et que travailler sous le véhicule vous est impossible.

Déposez le capot de protection sous-moteur (deux vis par puits de roue et deux sous le berceau de suspension avant).

Pour caler le moteur, n'hésitez pas à le soulever un peu (2-3cm) pour mettre les cales. Prévoyez de pouvoir le lever à la demande, notamment pour reposer les supports : une fois le moteur déconnecté, le châssis du camion se soulève et le jeu peut devenir trop grand pour pouvoir revisser le moteur aux support.


Préconisation Renault pour les couples de serrage. Les vis indiquées ne seront pas toutes démontées

Changement du support avant droit (passager), côté moteur

Calez le moteur sous le carter d'huile et prévoyez un renfort sous la pièce maintenant le filtre à huile pour éviter qu'il ne bascule. Mon montage :


Notez la généreuse quantité d'huile couvrant tous le bas-moteur, signe d'un Sofim bien rodé.

Attaquez-vous ensuite à la visserie :
Photo de gauche, 4 vis et un boulon (douille longue nécessaire), pas la peine de dévisser la vis barrée.
Photo de droite, les 4 vis supplémentaires du bras de fixation moteur à déposer pour libérer le support. Même si l'ordre de dévissage à moins d'importance que celui de vissage, je vous conseille de dévisser selon l'ordre 4-3-2-1.

Une fois tout dévissé, vous pouvez alors remplacer le support avec ses quatre vis pour le caler au châssis. Remontez alors le bras, en commençant par l'insérer sur la tige filetée du support moteur puis en vissant dans l'ordre 1-2-3-4 ou dans un autre si vous êtes d'esprit à investiguer (L'ordre a été déterminé empiriquement : les vis 1 et 2 ajusteront la position du moteur, permettant d'aligner les parties 3 et 4 qui se désaxent facilement).


Changement du support avant gauche (conducteur), côté boîte

Calez la boîte. Par exemple comme ça :

Ceci fait, réjouissez-vous à l'idée de n'avoir que trois vis à enlever. Puis versez des larmes de frustration, car leur accès est des plus pénibles, et de beaucoup :


Vue du support sous le porte-batterie. Deux vis à enlever (pas la peine de s'escrimer à dévisser l'écrou du milieu), en plus de la batterie et de son plateau. En voulant enlever le porte-batterie, je me suis aperçu qu'il était dans un état de saleté certain, comme si des animaux avait niché dessus, et deux de ses vis n'étaient plus que des moignons de rouille, que j'ai du détruire en perçant à travers. J'espère que vous aurez plus de chance (il est possible que mon installation batterie ne soit pas d'origine).


La dernière vis, sous le support de boîte de vitesse. Très bien serrée. Bonne chance. Je l'ai eue en utilisant ma grande clé dynamométrique pour faire levier, deux rallonges, un cardan et une douille longue de 21. Une bonne clé pleine devrait aussi faire l'affaire, même si l'accès resterait compliqué. Mais à moins de déposer la roue, pas vraiment de meilleure solution.


Une fois le support déposé, on comprends pourquoi la vis du dessus n'a pas besoin d'être enlevée.

Une fois ces trois vis ôtées, le support peut être remplacé. Autant la dépose fut pénible, autant la repose ne présenta pas de difficulté (hormis l'accès des vis pour la clé dynamo) : viser le support pour le maintenir en place, puis revisser l'écrou par en dessous, et voila.


Changement du support arrière, dit aussi "biellette de reprise de couple", ce qui est charmant

Pas de photo pour celui-là. Je l'ai changé avec le moteur calé comme pour le support avant droit, et il n'a pas bougé. Une fois sous le camion on le voit très bien, il n'est maintenu que par deux gros boulons (vis de 18 et écrou de 16). Pas de piège, sinon la difficulté de serrer correctement lorsqu'on est allongé dans un espace étroit et potentiellement sale. Quelques traverses métalliques du bas de caisse peuvent toujours servir de point d'appui, au pire (mais pas le réservoir qui est en plastique).


Conclusion

Pfou, quelle aventure. Une fois satisfait du travail accompli, il ne vous restera plus qu'à remettre le capot sous-moteur, et à démarrer votre fringuant destrier diésel, en route pour de nouvelles et plus silencieuses aventures.